Même si je n’ai pas encore assez de clients pour faire des généralités, même si chaque cas est particulier, je peux quand même dire que, lorsque les personnes m’appellent, c’est qu’il y a un problème quelque part.

Dans un premier temps, il faut que je m’imprègne de leur histoire pour les comprendre et fonctionner selon leurs besoins et leurs envies.

Comprendre ce qu’ils attendent de moi, c’est comprendre leur histoire, leurs problèmes…

Le piège c’est de franchir la frontière entre compréhension et compassion. Il n’est pas question que je reste indifférente et hermétique aux problèmes des gens, mais je ne peux pas me permettre de me laisser perturber par leur malheur, leur colère et quelquefois même leur désespoir.

Des problèmes juridiques, de famille, d’héritage, de santé, d’argent qu’il faut régler au mieux. Les clients mettent beaucoup d’espoir dans mon intervention et souvent me demandent mon avis sur leur démarche, si je pense que le courrier que je viens d’écrire va leur donner gain de cause. J’ai juste envie de leur répondre : « c’est le but de la démarche mais ce n’est pas moi qui prend la décision finale, maintenant que le courrier est envoyé, je ne peux plus rien faire! ».

Il m’arrive de sortir de chez mes clients avec un certain malaise, un poids sur mes épaules. Bien sûr, ce n’est qu’après réflexion que j’arrive à mettre le doigt sur le problème, il s’agit quelquefois de colère, d’agacement, ou bien de tristesse. Le pire c’est que très souvent je ramène ce « problème » à la maison puisqu’il est indissociable du client pour lequel je travaille.

Puisque je fais mon travail aveuglément, c’est-à-dire sans juger ni le fond ni la forme de la démarche du client, même si, je l’avoue, j’aime donner mon avis quand on me le demande, je devrais aussi doucement pouvoir me détacher ou du moins, être moins touchée par les vies et les histoires.

Et puis, il y a aussi les clients professionnels, sur lesquels je peux compter pour atténuer les sentiments ou toute autre forme d’état d‘âme ! Le travail demandé n‘a rien de personnel ou de passionnel alors, ça calme un peu le jeu quand je sors de chez un client, un peu chamboulée.

Je pense que le temps aidera à gérer tout ceci, mais surtout je souhaite ne jamais être blasée ou indifférente devant la détresse ou toute autre forme de sentiments.

Pour tous ceux qui n’aurait pas encore la chanson dans la tête : CADEAU !!!

https://www.youtube.com/watch?v=77kmCkddMWA