Lorsque j’ai ouvert ma ligne pro, je me suis empressée d’enregistrer une annonce d’accueil avec mes horaires de travail. C’était sans compter sur les horaires de mes clients. Je suis censée être disponible pour répondre du lundi au vendredi de 9h à 12h et de 14h à 18h. Mais pour les clients, c’est autre chose, comme un dépanneur ou un médecin de campagne, je me déplace à toutes heures, je reçois des appels pendant mes repas, des SMS le dimanche pour fixer des rendez-vous ou régler des petits soucis.

J’avais déjà abordé le problème des limites entre vie professionnelle et vie personnelle mais là, la barque prend l’eau par l’arrière !!!

J’ai cherché à créer des besoins chez les clients, à faire en sorte qu’ils pensent à moi et aux services que je peux leur rendre quand ils ont un souci, un bobo, une panne, une retouche. C’est assez valorisant quand quelqu’un vous appelle à l’aide, « je mets ma cape et j’arrive ! ».

Mais où doit s’arrêter exactement mon rôle ? Chaque client trouve que son problème ou son travail est le plus important, qu’il mérite que je lui accorde toute mon attention et mon temps. Bien sûr, c’est ce que j’ai voulu leur transmettre, cette singularité, cette unicité du cas de chacun, mais il n’en reste quand même qu’il s’agit d’un contrat entre un prestataire de services (moi) et son client.

La semaine dernière, je préviens un client que je serai absente de telle date à telle date et il me répond : « ce n’est pas grave, vous amènerez votre ordinateur en vacances ». En effet j’avais prévu de prendre mon portable avec moi pour regarder mes mails, voir les copains sur Facebook et écrire un nouvel article. Mais je ne me vois pas dire à mes filles : « pas de plage aujourd’hui mes trésors, j’ai un dossier à terminer » ou « pas de glace, pas d’apéro, j’ai 20 pages à retranscrire » !

Tout ça pour dire que ce travail, comme beaucoup d’autres, mais en particulier ceux où l’on est à son compte, se fond facilement avec la vie de famille. La frontière est mince et quelquefois inexistante.

Savoir mettre des limites d’un côté comme de l’autre n’est pas facile et pas toujours suffisant. D’où l’importance de l’organisation du travail et de la vie familiale.

Le point positif de tout ça c’est que j’ai réussi, pour les quelques clients que j’ai, professionnels comme particuliers, à avoir leur confiance et que je suis comme un réflexe, un joker lorsque qu’ils en ont besoin. Et ça, c’est bien !

Prochain article, les pieds dans l’eau ! (Avec l’ordi !!!)