Lorsque mon projet d’installation n’en était qu’aux balbutiements, je ne voyais que le côté pratique du boulot.  Les horaires, les limites du travail, les revenus, l’organisation familiale…

Mais je pense qu’inconsciemment, je savais ce que j’allais aimer le plus dans cette activité.

Depuis toujours, ce que j’adore faire, c’est me promener quand la nuit est tombée et de capter un moment de vie à travers les fenêtres.  Ça n’est pas du tout de la curiosité malsaine, juste des clichés pris à un instant T. Une vie de famille, une décoration, un éclairage, une ambiance, tant de choses qui font que nous sommes uniques dans nos quotidiens.

Et là ! Devinez quoi ? Les gens me demandent de venir chez eux, de rentrer dans leur maison, dans leur intimité, et bien sûr dans leurs papiers (c’est la raison principale). Je garde en tête les raisons pour lesquelles je suis chez ces personnes, je reste toujours professionnelle. Mais ce changement de décors, de personnes, de problématiques différentes, de façons d’aborder les choses est vraiment passionnant ! Lorsque j’ai commencé à parler de mon projet, une personne qui m’avait bien cernée, m’avait mise en garde sur les limites à ne pas franchir ! Me connaissant, pleine d’empathie, elle avait soulevé le problème de l’investissement personnel dans la vie des clients.

C’est vrai que j’estime qu’il est indispensable de connaitre les personnes pour lesquelles on travaille mais les connaitre, ça ne veut pas forcément dire devenir proches. Mes clients doivent avoir confiance en moi mais il faut que je garde la distance nécessaire pour pouvoir aborder les points délicats du travail (les retouches par exemple) mais aussi le règlement des prestations. Comme j’en ai déjà parlé dans un précédent article, il ne m’est pas facile de demander de l’argent à mes clients, donc encore moins si j’ai un peu d’affection pour eux !

Le but de ce questionnement est de trouver la bonne distance entre l’exaltation des rencontres et des situations (sans parler des intérieurs !) et le professionnalisme dont il faut que je fasse preuve. Malgré tout je ne pourrai pas aller contre ma nature et devenir un glaçon sans âme !

Je continue donc à m’enthousiasmer de ces situations en gardant en tête que si ces personnes font appel à moi, c’est parce qu’elles ont des besoins spécifiques auxquels je dois apporter des solutions.